Search

Nos savoir (a)typiques du Cotentin : Guy Mauger, la passion de la pêche dans les veines - actu.fr

fisharenazone.blogspot.com
Guy fait partie de la deuxième génération de pêcheurs de la famille Mauger. Mais déjà, la troisième se prépare, puisque son fils, Jules-Étienne, s'apprête à entrer à l'école de pêche.
Guy fait partie de la deuxième génération de pêcheurs de la famille Mauger. Mais déjà, la troisième se prépare, puisque son fils, Jules-Étienne, s’apprête à entrer à l’école de pêche. (©Jean-Paul BARBIER)

« Petit, mais costaud », disait la publicité, en parlant des Petits Pimousses. Un slogan qui va très bien à Guy Mauger, dont les cheveux sont grisonnants, mais les gestes toujours dynamiques.

À 59 ans, le pêcheur d’Omonville-la-Rogue continue de naviguer et de pêcher les homards bleus, chers à notre contrée.

Lire aussi : Nos savoirs (a)typiques du Cotentin : Yoann Sanson, une vie en mer au secours des autres

Un pêcheur aux multiples talents

Seul à bord de son Congre Debout, Guy jette et relève plus 150 casiers. Avec un poids de 17 kg chacun, il soulève, en quelques heures, plus de 2 tonnes ! Le tout à un rythme effréné. Pas le temps de traîner pour mettre le rouget en place dans le casier. Le geste est précis, l’homme tonique, mais jamais débordé.

Il faut relever le casier, trier la pêche, piloter le bateau, rejeter les plus petits, inscrire les points GPS sur l’ordinateur, faire attention à la mer, aux autres bateaux… Un œil partout, mais toujours à sa tâche.

Guy rejette à l'eau les homards trop petits.
Guy rejette à l’eau les homards trop petits. (©Jean-Paul BARBIER)

Guy a l’expérience. Il est tombé dedans quand il était tout petit. Son père avait décidé d’être pêcheur quand il avait 14 ans. Et à 16 ans, Guy le devient à son tour. Guy se souvient : 

Depuis que je suis petit, je vais aider mon père. Avec mon frère, nous n’avions pas trop le choix. Les jours de vacances, c’était un jour sur deux sur le bateau.

Mais loin de l’avoir dégoûté, la passion de la mer l’a au contraire emporté. À 16 ans, Guy sort de l’école de pêche. Il embarque aussitôt sur le bateau de son père.

Nous pêchions le hareng à Dieppe en octobre et novembre, la coquille de janvier à mars, et nous revenions ici en avril pour passer l’été et pêcher les crustacés.

Une vie à droite à gauche, au fil des pêches. À bord du bateau familial, son père dirige, lui et son frère, Hubert, sont matelots.

Pêcher le homard, c'est un peu découvrir un trésor des mers.
Pêcher le homard, c’est un peu découvrir un trésor des mers. (©Jean-Paul BARBIER)

Lire aussi : Nos savoirs (a)typiques du Cotentin : pour Jean-Baptiste Houtteville, le bonheur est sur le toit !

Un premier bateau à 23 ans

Les années passent, et Guy engrange un peu d’argent pour quitter le cocon familial.

Mon père nous a toujours poussés à être indépendants. À l’époque, nous gagnions bien mieux notre vie.

Il se jette à l’eau à 23 ans en achetant son premier bateau. Avec, il devient le patron de quatre matelots. « Nous partions 8 jours en mer, pêcher les crustacés ! »

Le commerce marche bien. Guy achète alors un deuxième bateau, revend le premier, reprend celui de son père… Les années passent, il se lance dans le mareyage, au milieu des plus gros. Il fait confiance, marche à la parole.

« Mais j’ai eu des impayés. Les mareyeurs ont fini par me devoir 150 000 euros. L’entreprise a coulé », nous confie-t-il. C’était en 1993, et l’échec est encore dur à encaisser.

Lire aussi : Nos savoirs (a)typiques du Cotentin : Pierre Guilbert, un savoir-faire sur trois générations

Des histoires à la pelle 

Guy a toutefois rebondi. Les ennuis n’attaquent pas son courage. Finie la pêche aux crustacés, il part se former à la plongée et à la pêche aux ormeaux. Il reste ainsi six mois à Saint-Malo. Revenu dans la Hague, il s’associe avec un autre scaphandrier. Ils sont deux plongeurs et un pilote pour conduire le bateau. « Nous en ramassions jusqu’à 40 kg par jour », assure-t-il.

Mais en 2005, nouvelle catastrophe. Une bactérie décime le stock. La pêche aux ormeaux devient alors impossible. Une nouvelle fois, Guy rebondit et rachète un bateau, le Congre Debout, et se lance, seul, à Omonville, dans la pêche aux crustacés.

Cette fois, il se contente de casiers et de pêcher au filet la sole, la plie, la dorade, la raie, ou à la ligne le bar et le lieu jaune.

Nous sommes en 2006, le secteur de la pêche ne se porte pas si mal. Mais bientôt, le prix du gasoil augmente. En 2008, c’est la crise, les pêcheurs manifestent. Pour survivre, Guy a l’idée de vendre en direct et dégotte un petit local sur le port. En 2010, il convainc sa femme d’assurer la vente, c’est un véritable succès.

À l’heure où Guy pourrait prendre sa retraite, il continue de partir en mer tous les jours. Il est aussi à la tête d’un deuxième bateau, un coquillard, basé à Cherbourg.

Jules-Étienne, un de mes fils veut être pêcheur. Il entre à l’école de pêche à la rentrée. Je veux lui transmettre le meilleur outil. C’est difficile, donc je veux l’aider autant que possible.

Et même en retraite, Guy prendra le large. « Bien sûr que j’aurai encore quelques casiers ! »

Lire aussi : Fruits de mer : les saveurs iodées de la Manche servies sur un plateau

ur le port d'Omonville-la-Rogue, Valérie propose à la vente les produits de la mer pêchés quelques heures plus tôt par Guy, son mari.
Sur le port d’Omonville-la-Rogue, Valérie propose à la vente les produits de la mer pêchés quelques heures plus tôt par Guy, son mari. (©Jean-Paul BARBIER)

Let's block ads! (Why?)




September 06, 2020 at 10:52PM
https://ift.tt/331uJTX

Nos savoir (a)typiques du Cotentin : Guy Mauger, la passion de la pêche dans les veines - actu.fr

https://ift.tt/3eC8cle
pêche

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Nos savoir (a)typiques du Cotentin : Guy Mauger, la passion de la pêche dans les veines - actu.fr"

Post a Comment

Powered by Blogger.