Publié le 22 juil. 2020 à 8h14
Quais déserts, criées quasiment sans activité tant les débarquements de pêche fraîche étaient peu nombreux… Pendant le confinement et jusqu'à la réouverture des restaurants et des cantines scolaires, la filière a été à l'arrêt ou très ralentie dans de nombreux ports de la Manche et de l'Atlantique. Pour tenter de relancer l'activité, l'association malouine Breizhmer, qui rassemble pêcheurs professionnels, mareyeurs, conchyliculteurs et poissonniers, a créé fin avril le site Internet Allolamer.bzh. « Il est destiné à favoriser le commerce de proximité », indique Isabelle Thomas, ancienne députée européenne qui oeuvre désormais chez Breizhmer, association dont elle est la directrice générale. Une soixantaine de professionnels répartis un peu partout en Bretagne sont déjà inscrits gratuitement sur le site, qui se présente sous la forme d'un annuaire. « 1.000 personnes le consultent quotidiennement, nous allons le pérenniser et l'améliorer », précise Isabelle Thomas.
ProcSea a gagné des clients pendant le confinement
Quelles que soient ses évolutions, l'offre d'Allolamer.bzh restera non marchande pour ne pas gêner les acteurs privés comme ProcSea, plateforme européenne digitale de vente de poissons et de produits de la mer. « La période de confinement, indique son dirigeant, Renaud Enjalbert, nous a permis de référencer de nouveaux fournisseurs et clients. »
ProcSea, dont une partie de son équipe composée de 70 collaborateurs est installée à son siège social situé à Rennes, a d'abord perdu ses débouchés dans les restaurants et à l'export. Un manque à gagner qui a représenté jusqu'à 70 % de l'activité de ProcSea, au tout début du confinement. « Nous l'avons très rapidement récupéré par l'inscription de plus d'une centaine de mareyeurs, de poissonniers de proximité, qui ont ainsi pu s'approvisionner en passant par notre plateforme. » ProcSea référence sur son site les offres de poissons et crustacés débarqués dans les principaux ports de pêche. Le mareyeur adhérent peut ainsi effectuer l'ensemble de son marché à distance, acheter les volumes nécessaires à son activité, et ce au moment de la journée qui l'intéresse. « La crise sanitaire va faire évoluer le comportement de l'ensemble de la filière, qui a saisi l'intérêt du digital », assure Renaud Enjalbert.
6.000 acheteurs sur MonPêcheur
Un avis que partage Lisa Djeradi. Accompagnée par la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper, la jeune dirigeante a ouvert en début d'année le site MonPêcheur, qui a rencontré l'adhésion de nombreux consommateurs, 6.000 acheteurs sont inscrits. Le consommateur commande en ligne ses poissons frais alors que la trentaine de patrons pêcheurs des cinq ports bretons connectés à MonPêcheur peuvent, de leur côté, inscrire sur le site le résultat de leurs captures du jour, avant même qu'elles ne soient débarquées.
Pour aller plus loin dans son offre et l'étendre, pourquoi pas, à la plupart des ports de pêche de l'Hexagone, « la région Bretagne est prête à nous soutenir », confie Lisa Djeradi. Cette collectivité a conscience du poids de la pêche bretonne, qui rassemble 1.200 navires - 5.000 marins -, soit la moitié de la flotte française.
July 22, 2020 at 01:14PM
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Touchée par la pandémie, la filière pêche tente de se relever en jouant collectif sur le digital - Les Échos
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