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Une convention prévenir les addictions à bord des navires de pêche - Le Télégramme

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Les addictions chez les gens de mer, thème récurrent dont se sont saisis le comité des pêches et la gendarmerie du Finistère. Leur partenariat a débouché, mardi, sur une convention de prévention.

C’est une première en France, signée, ce mardi, à Quimper. Cette convention autour de la prévention des addictions à bord des navires de pêche formalise une collaboration, initiée il y a un an, entre le groupement de gendarmerie du Finistère, la brigade de prévention de la délinquance juvénile et le comité des pêches. L’idée est « de mettre en vigilance marins et futurs marins sur ces comportements dangereux et apporter des solutions ».


« L’accidentologie reste importante »

Dans une volonté « d’expliquer sans tabou », Patrick Andro, référent sécurité au sein du comité des pêches, égrène un large champ des addictions : « Alcool, tabac, drogues dures, mais aussi des dépendances auxquelles on ne pense pas toujours comme les jeux vidéo ou l’usage intempestif des téléphones portables qui peuvent altérer, sur le long terme, la concentration et la vigilance au travail dans un environnement qui comporte des risques ». Car tous en conviennent : « L’accidentologie, malgré de gros efforts, reste importante dans le milieu de la pêche ». Un cycle d’interventions au sein du lycée maritime du Guilvinec, a concrétisé la démarche naissante, applaudie notamment par la plupart des armateurs bigoudens.


Alcool, méthadone, héroïne

Ludovic Le Lay, à la tête de l’armement Hent Ar Bugale de Loctudy, est l’un d’eux. Pour lui, « cette prévention est un élément sur lequel on doit être de plus en plus vigilant ». Il dit avoir été confronté à des problématiques de consommation d’alcool, mais aussi de méthadone et d’héroïne également. Une documentation spécifique est, certes, accessible dans le classeur de bord de ses six navires de pêche. Cependant, « il y a les consommations en mer, mais aussi les consommations à terre. Des personnes se retrouvent complètement bloquées par certains produits. Accompagner, aiguiller vers une psychologue, un centre…, donner des solutions d’aide, c’est ça le plus important ».


Smartphones et tablettes, « une plaie »

Le recours aux drogues dures ne serait, du reste, pas plus important à la pêche que dans d’autres secteurs. « Tout le monde est concerné », précise le colonel Duvinage, commandant du groupement de gendarmerie du Finistère.

La société maritime, qui était « plus inscrite dans des dépendances liées à l’alcool, a évolué. Un marin-pêcheur qui a 50 ans et qui embarque avec des jeunes de 25 ans le constate ». L’armateur Ludovic Le Lay pointe, à ce propos, ce qui est devenu, à ses yeux, une plaie : « Les smartphones et les tablettes. Fort heureusement, il n’y a pas d’internet à bord mais les jeunes marins sont très enclins à rester devant des écrans, au détriment de leur temps de sommeil ».


« Des gens attachés à leur métier »

Quelle que soit l’addiction, « le problème est que l’on a affaire à des gens attachés à leur métier », relève Véronique Archange, assistante sociale au sein du service social maritime. « La contrainte de ne plus pouvoir aller en mer peut venir rajouter une problématique. C’est complexe. D’où l’importance de développer ce partenariat pour enrayer une difficulté qui concerne un pêcheur, un équipage, un armateur, une communauté de vie ».

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July 22, 2020 at 11:00AM
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